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La vie de meunier au moulin de la Mousquère

Le moulin de la Mousquère

Méfiez-vous des comptines enfantines. Le classique « Meunier, tu dors … » ne rend pas hommage à ce métier qu’il exerçait « Du lever du jour à la tombée de la nuit ». Le moulin de la Mousquère, situé dans la vallée d’Aure entre les villages de Sailhan et d’Estensan, a été exploité jusqu’au début des années 1960. Les visites organisées par l’association des « Amis du Moulin de la Mousquère » sont une invitation à découvrir ce qu’était le quotidien d’un meunier.

 

Chaque moulin a une histoire

L’origine du moulin de la Mousquère remonte au 12ème13ème  siècle. Propriété des seigneurs d’Estensan, il été vendu, en 1692, au sieur FOURTIQUE-BACQUE. Faute de moyens financiers pour l’entretenir, le dernier notable propriétaire l’a vendu, le 13 janvier 1816, à 32 paysans du village de Sailhan et 16 paysans de celui d’Estensan. A l’abandon après la fin de son exploitation, les communes de Sailhan et Estensan l’ont racheté en 1995. Sous l’impulsion de Berthe CAZALA et de Gaston ANGLADE, maires respectifs de ces deux villages, ce moulin, alors en ruine, a fait l’objet d’une réhabilitation d’ensemble. Travaux qui ont bénéficié d’importantes subventions de l’Union Européenne. Inauguré le 30 juin 2001, il a reçu l’Etoile d’Or du Tourisme cette même année. Ce moulin dispose désormais d’un espace convivial et d’une promenade des sens à la découverte de la faune et de la flore des Pyrénées.

Désignation du meunier

Un bail d’affermage était signé entre les propriétaires du moulin et le meunier. A partir de 1816,  trois syndics étaient désignés par les paysans propriétaires de Sailhan et Estensan. ils procédaient au recrutement du meunier « Au plus offrant et dernier enchérisseur ». Le candidat devait être connu et issu d’une famille honorable. Il devait présenter une caution (personne susceptible de financer les gros travaux) et avoir quelques références en meunerie. Il devait enfin fournir … une barrique de vin. Denrée rare à l’époque et signe de convivialité lorsque le paysan patientait au moulin le temps que son grain soit moulu et tamisé. Ce contrat, d’une durée d’un an, pouvait être renouvelé si le meunier s’acquittait convenablement de ses tâches.

 

Les obligations du meunier

Le meunier s’engageait à travailler « Du lever du jour à la tombée de la nuit » sauf les dimanches et jours de fêtes religieuses. Il devait mesurer la quantité de céréales qui entrait au moulin, surveiller la mouture, régler la pression des meules et veiller à ce que la trémie soit toujours pleine de grains. La mouture était ensuite tamisée au blutoir. Enfin, le meunier remplissait trois sacs : un de farine pour faire le pain, un de fleur de farine pour les pâtisseries et un de son, plus petit, pour alimenter les animaux. Le moulin ne fonctionnant pas l’hiver, le meunier se devait de rhabiller les meules. Ce travail consistait à repiquer les meules au marteau de meunier. Payé en nature,  il prélevait « la pugnère », une poignée de céréales prise à deux mains dans un double décalitre.

Le hibou, la croix, le député européen…

Entre 1816 et 1960, 12 meuniers dont une femme (Francine LADRIX, entre 1914 et 1925) se sont succédés au moulin de la Mousquère. Le dernier à l’avoir exploité était Barthélémy  FERRAS. Si les visites organisées par l’association des Amis du Moulin de la Mousquère permettent d’en découvrir le fonctionnement, elles sont aussi l’occasion de savourer de nombreuses anecdotes. Pourquoi des croix ont été taillées sur le mur situé à droite de la porte d’entrée ? Quels étaient les animaux familiers du meunier : la souris et le chat et …. un hibou ? Dans quelles circonstances un député européen a décidé de s’investir dans la réhabilitation de ce moulin ? Quelle astuce le meunier utilisait-t-il pour s’assurer que la trémie était toujours pleine ? Pour connaître les réponses à toutes ces questions, je vous invite à venir visiter ce moulin. Pour de plus amples informations, consultez le site mairie-sailhan.fr.

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