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Sa majesté le Mont Perdu

Par 12 mars 2014décembre 6th, 2016Culture/Patrimoine, Nature/environnement, Randonnée

Chaque visiteur qui se rend à Paris y adopte immédiatement un monument préféré, son coup de cœur.

Les Pyrénées ne dérogent pas à cette règle : lacs, vallées et sommets s’y partagent la vedette. Mon favori, mon point de repère, c’est le Mont Perdu, ou plutôt le Monte Perdido puisqu’il s’agit du plus haut sommet des Pyrénées Aragonaises, du haut de ses 3355m. Lors de chaque randonnée, ou du haut de Soumaye avant de skier sur la mythique Mirabelle, je cherche toujours du regard son sommet calcaire et son glacier.

Mais la proximité de Saint-Lary avec l’Espagne permet d’admirer plus facilement ce discret sommet par son versant sud. Et à la faveur des beaux jours de ce début du mois de mars, j’ai décidé d’aller assister au coucher de soleil sur le Mont Perdu.

A peine descendu de la voiture, la douceur et le parfum estival des buis me déroutent, alors que je commence l’ascension avec les raquettes sur le dos…

A mi-chemin, après avoir traversé le petit torrent né des neiges fondantes, je chausse les raquettes pour finir l’ascension dans les traces encore fraîches de randonneurs Espagnols.

01 - le début de l'ascension02 - Las Tres Sorores03 - las Tres Marias07 - le Mont Perdu

Enfin arrivé sur mon belvédère, la chaîne des Pyrénées s’offre à moi. Au beau milieu de ce décor démesuré, les Tres Sorores (le Mont Perdu, entouré du Cylindre du Marboré et du Pic d’Anisclo) exhibent leurs terrasses calcaires enneigées.

09 - las Tres Sorores et las Tres Marias10 - panoramiqueA leur droite, le Collado (col) de Anisclo les sépare des Tres Marias (trois sommets semblables comme… deux gouttes d’eau). 05 - à l'arrière plan vers l'ouest, le Balaitous06 - les contreforts du cañon de Ordesa, surplombés par le Salaron et le Tobacor 04 - à l'arrière plan vers l'est, l'AnetoEt puis d’ouest en est, une foule de sommets enneigés enchantent mon regard. A mes pieds, quelques centaines de mètres plus bas, le vertigineux Cañon de Anisclo met en exergue les impressionnantes murailles des Sestrales. Plus au sud, le lac de Mediano se profile au pied de monts plus doux et légèrement saupoudrés de neige.

J’installe l’appareil photo sur son trépied, je grignote un peu, je m’habille plus chaudement : le spectacle peut commencer.

11 - traces d'animaux (isards sans doute) près d'un ruisseau12 - panoramique13 - las Tres Sorores et las Tres MariasD’abord imperceptible, l’avance des ombres ondulantes s’accélère sur les hanches de la chaîne. La neige, jusqu’alors si blanche, commence à prendre des tonalités plus chaudes.14 - les Sestrales et le lac de Mediano en arrière plan Sur ma droite, les Sestrales rougissent derrière leurs sapins alors que dans mon dos les courbes laiteuses affichent un magnifique dégradé de couleurs pastel. Je ne sais plus où donner de la tête !15 - las Tres Sorores16 - las Tres Marias17 - les Sestrales18 - les Sestrales19 - las Tres Sorores et las Tres Marias20 - les crêtes, vers le sud21 - las Tres Sorores22 - les Sestrales23 - le soleil disparaît...24 - contrejour25 - las Tres Sorores26 - le Mont Perdu27 - Las Tres Sorores28 - la grande Ourse sur les crêtesMontage

Puis arrive l’instant où seuls les sommets se parent d’une lumière ocre, puis rosée. A l’ouest, le soleil s’est caché derrière les crêtes et crée un halo doré. Dans une lente agonie, le dernier projecteur s’éteint enfin sur mes sommets fétiches : les Tres Sorores.

En quelques minutes les Pyrénées se sont mises au noir et blanc.

Sorti de cette quiétude infinie, il est temps pour moi de descendre avant que la nuit soit complètement tombée. Et sur la route du retour, je profite de quelques arrêts pour immortaliser la magie du clair de lune sur ces sommets enneigés, magnifiés par la Grande Ourse.

Ce soir je pourrai faire de beaux rêves, mais ils ne seront pas à la hauteur de sa majesté, le Mont Perdu…

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