
Chaque visiteur qui se rend à Paris y adopte immédiatement un monument préféré, son coup de cœur.
Les Pyrénées ne dérogent pas à cette règle : lacs, vallées et sommets s’y partagent la vedette. Mon favori, mon point de repère, c’est le Mont Perdu, ou plutôt le Monte Perdido puisqu’il s’agit du plus haut sommet des Pyrénées Aragonaises, du haut de ses 3355m. Lors de chaque randonnée, ou du haut de Soumaye avant de skier sur la mythique Mirabelle, je cherche toujours du regard son sommet calcaire et son glacier.
Mais la proximité de Saint-Lary avec l’Espagne permet d’admirer plus facilement ce discret sommet par son versant sud. Et à la faveur des beaux jours de ce début du mois de mars, j’ai décidé d’aller assister au coucher de soleil sur le Mont Perdu.
A peine descendu de la voiture, la douceur et le parfum estival des buis me déroutent, alors que je commence l’ascension avec les raquettes sur le dos…
A mi-chemin, après avoir traversé le petit torrent né des neiges fondantes, je chausse les raquettes pour finir l’ascension dans les traces encore fraîches de randonneurs Espagnols.
Enfin arrivé sur mon belvédère, la chaîne des Pyrénées s’offre à moi. Au beau milieu de ce décor démesuré, les Tres Sorores (le Mont Perdu, entouré du Cylindre du Marboré et du Pic d’Anisclo) exhibent leurs terrasses calcaires enneigées.
A leur droite, le Collado (col) de Anisclo les sépare des Tres Marias (trois sommets semblables comme… deux gouttes d’eau).
Et puis d’ouest en est, une foule de sommets enneigés enchantent mon regard. A mes pieds, quelques centaines de mètres plus bas, le vertigineux Cañon de Anisclo met en exergue les impressionnantes murailles des Sestrales. Plus au sud, le lac de Mediano se profile au pied de monts plus doux et légèrement saupoudrés de neige.
J’installe l’appareil photo sur son trépied, je grignote un peu, je m’habille plus chaudement : le spectacle peut commencer.
D’abord imperceptible, l’avance des ombres ondulantes s’accélère sur les hanches de la chaîne. La neige, jusqu’alors si blanche, commence à prendre des tonalités plus chaudes.
Sur ma droite, les Sestrales rougissent derrière leurs sapins alors que dans mon dos les courbes laiteuses affichent un magnifique dégradé de couleurs pastel. Je ne sais plus où donner de la tête !
Puis arrive l’instant où seuls les sommets se parent d’une lumière ocre, puis rosée. A l’ouest, le soleil s’est caché derrière les crêtes et crée un halo doré. Dans une lente agonie, le dernier projecteur s’éteint enfin sur mes sommets fétiches : les Tres Sorores.
En quelques minutes les Pyrénées se sont mises au noir et blanc.
Sorti de cette quiétude infinie, il est temps pour moi de descendre avant que la nuit soit complètement tombée. Et sur la route du retour, je profite de quelques arrêts pour immortaliser la magie du clair de lune sur ces sommets enneigés, magnifiés par la Grande Ourse.
Ce soir je pourrai faire de beaux rêves, mais ils ne seront pas à la hauteur de sa majesté, le Mont Perdu…
De toute beauté ♡
je comprends ! moi c’est le PIC DU MIDI D ‘OSSAU QUE JE ME « SUIS FAIT » il y a 40 ans deja !!
bonsoir, magnifique série de photos, pourrais-je savoir ou se trouves ce belvédère, merci
Tu nous as décrit la beauté de ces belles montagnes avec des mots si juste. Bravo !
Ouah que nos Pyrénées sont magnifiques
Tout est dit !
C’est le Pico Mondoto, qui se situe à l’entrée du Cañon d’Anisclo. Le départ de la rando est à Nerin, un petit village. Il faut moins de 2 heures (400m de dénivelé) pour l’atteindre, ce qui le rend très accessible.
je comprends ! moi c’est le PIC DU MIDI D ‘OSSAU QUE JE ME « SUIS FAIT » il y a 40 ans deja !!
Très belles photos dont je me suis fait l’écho : http://sco.lt/86uv0T
Bravo !