
Saint-Lary a accueilli le 23 juillet dernier l’arrivée d’une étape du Tour de France 2014.
Mon séjour coïncidait avec ce rendez-vous, mais ce n’était pas un hasard : j’avais eu l’occasion d’assister à l’arrivée précédente en 2005, et j’avais vraiment apprécié l’ambiance sur l’étape, mais aussi au cours des jours précédents, alors que l’effervescence gagnait la vallée. Cette année-là, les Espagnols avaient envahi la station (il faut dire qu’une équipe Basque faisait partie des leaders dans les années 2000), et la foule était au rendez-vous. C’était la folie au Pla la veille de l’arrivée. Un très grand souvenir.
Si les coureurs Espagnols sont moins aux avant-postes cette année, une foule impressionnante s’est tout de même donné rendez-vous pour cet événement. Les organisateurs attendaient entre 100 000 et 150 000 personnes dans la montée finale !!! Et dès la semaine précédente, les premiers camping cars prenaient place sur les pentes de la route du Pla !
Le jour J, j’avais opté pour le bénévolat auprès de l’office de tourisme, afin d’être au cœur de l’événement, et dès 10h, nous avons pris place sur nos postes, avec le privilège de traverser la « fourmilière » des préparatifs sur la ligne d’arrivée : impressionnant ballet de camions, techniciens, matériels au milieu des kilomètres de barrières mises en place dans la nuit. Je m’installais à 300 mètres de l’arrivée, au pied de la banderole indiquant le trophée du meilleur grimpeur.
Parmi l’arrivée de nombreux véhicules de l’organisation, plusieurs dizaines (centaines ?) de cyclistes amateurs, de tous âges, de toutes nationalités, terminaient sous mes yeux leur ascension sous cette banderole symbolique de leur exploit. Et c’est alors que je suis devenu le photographe officiel de l’arrivée pour beaucoup d’entre eux, exercice auquel je me suis soumis de bonne grâce dès qu’ils me tendaient leur mobile ou leur appareil photo pour poser devant la preuve de leur performance.
Alors que l’étape était lancée à 150 km de là, la voix de Daniel Mangeas animait enfin le Pla. Daniel Mangeas, personnage emblématique, effectuait cette année son dernier Tour de France après avoir été commentateur officiel durant 40 ans et avoir débuté… à Saint-Lary Pla d’Adet !
Dans le même temps, bien avant l’arrivée de la caravane, plusieurs partenaires commençaient à distribuer bonbons, gâteaux apéritifs, bobs, casquettes, drapeaux et bouteilles d’eau, bienvenues sous le magnifique soleil ! L’ambiance montait d’un cran.
Et lorsque la voiture annonçant la tête de la caravane est arrivée, le spectacle pouvait enfin vraiment commencer ! Hôtesses, musiques, véhicules magnifiques et bien sûr cadeaux en tout genre ont galvanisé le public (pour la plus grande joie des enfants).
Enfin l’apothéose : l’arrivée des coureurs.
Le Tour de France est un événement sportif à part, et les émotions qu’il dégage le sont aussi. Chaque coureur, du premier grimpeur au style aérien, au plus fatigué du gruppetto (le groupe des coureurs attardés dans les montées), a reçu les applaudissements nourris de tout le public !
Les barrières résonnaient sous les paumes des mains alors que les encouragements en tout genre et en toutes langues galvanisaient les coureurs. Certains spectateurs connaissaient les prénoms de la plupart des coureurs, et j’ai vu certains d’entre eux, malgré la douleur et l’effort, jeter un regard et un sourire vers ces supporters avertis.
Le protocole et les podiums étaient célébrés, avec un hommage tout particulier pour Raymond Poulidor, dont on fêtait le quarantième anniversaire de la victoire sur ces mêmes pentes, empruntées pour la première fois en 1974 par le Tour de France.
Et alors que les premiers spectateurs se dirigeaient vers les télécabines pour redescendre vers le village et leur véhicule, j’étais maintenant impressionné par le ballet des voitures des directeurs sportifs qui reprenaient déjà la route en sens inverse. Des centaines de voitures sont montées puis descendues sous mes yeux au cours de cette journée…
Enfin libéré de ma tâche, je retournais vers le téléphérique en empruntant à nouveau les derniers hectomètres de l’étape, ébahi par la rapidité avec laquelle les barrières et les équipements étaient déjà démontés et prêts à quitter le Pla pour une nouvelle ville étape !
L’accueil d’une étape du Tour de France est un véritable événement pour une ville, et l’organisation mise en place par Saint-Lary, dans le moindre détail, m’a vraiment impressionné. C’est un concert de Michel Etcheverry qui a conclu la soirée devant une foule massée sur la place de l’office de tourisme, et c’est là que j’ai pu croiser les coordinateurs qui ont œuvré dans l’ombre, exténués mais heureux !
Joli reportage