
Choisir le plus beau cadeau à offrir à ses proches pour Noël est toujours difficile !
Dans ma famille, nous avons l’habitude d’offrir à nos parents des sorties originales (Gabarre en Périgord Noir, festival en Bretagne, vol en avion au-dessus de notre bocage Deux-Sévrien…).
Connaissant leur passion pour les Pyrénées et leur attachement à Saint-Lary, Noël 2013 nous a permis de les amener là où ma mère n’aura jamais l’occasion d’aller par elle-même (son dos fragile ne lui permet plus d’effectuer de longues marches…).
Nous leur avons donc proposé une excursion en bus pour découvrir la vallée d’Ordesa.
Ordesa est sans doute l’une des plus grandes merveilles des Pyrénées ! Le canyon d’Ordesa est une vallée glaciaire Espagnole située au pied du Monte Perdido (3ème plus haut sommet des Pyrénées), proche de la Brèche de Roland et du Cirque de Gavarnie. Le parc national d’Ordesa y Monte Perdido a été créé en 1918 (cinquante ans avant « notre » parc national des Pyrénées) et inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1997 (avec Gavarnie). Ordesa est l’un des plus grands et des plus profonds canyons en Europe, bordé de vertigineuses murailles mêlant diverses roches en strates de magnifiques couleurs.
Au fond du canyon court le rio Arazas, « naissant » de la cascade de la Cola de Caballo (queue de cheval), et offrant une succession de petits ressauts (« grados ») et de magnifiques cascades.
Le visiteur peut se rendre au cœur du canyon en empruntant une navette depuis le petit village de Torla , pour profiter de cette immense arène.(Depuis Saint-Lary l’accès se fait par le tunnel de Bielsa: arrivé à Ainsa on tourne à droite vers Boltana puis Torla)
L’autre manière de découvrir le canyon d’Ordesa est une excursion commentée en bus menant les touristes sur des belvédères (appelés « miradores ») surplombant en plusieurs points ce spectaculaire paysage. L’excursion débute dans le petit village de Nerin, que l’on rejoint par une magnifique route de montagne (comptez environ 2h de route depuis Saint-Lary Soulan). En saison estivale, deux départs sont organisés à 10h et 15h chaque jour.
Nous nous sommes donc rendus de bon matin pour commencer ce « cadeau » (je n’ai pas hésité à m’offrir l’occasion d’accompagner mes parents !), impressionnés par la taille du bus qui devait emprunter l’étroite route carrossable mais non goudronnée nous menant au canyon.
Organisée par le Parc National, l’excursion est agrémentée d’une présentation commentée de l’histoire, de la faune, de la flore et de la géologie de ce joyau. Malheureusement narrée en Espagnol, j’ai eu beaucoup de difficultés à tout comprendre et à relayer ces informations à mes parents : nous avons dû miser la réussite de cette balade sur les magnifiques paysages qui nous attendaient. Après 45 minutes de trajet offrant de jolis points de vue sur la vallée de Fanlo, le bus s’est arrêté pour nous permettre une première observation. Quelques minutes de marche nous ont amenés sur le premier « mirador ».
Les « miradores » sont des avancées rocheuses surplombant le canyon. Des murets de pierre y ont été construits pour assurer la sécurité des visiteurs sans obstruer la vision sur l’ensemble de la vallée. Des panneaux sont installés pour informer les touristes.
Ce premier « mirador » est situé dans la courbe du canyon, face aux Tres Sorores (le Mont Perdu, entouré du Cylindre du Marboré et du Pic d’Anisclo) et au cirque de Soaso (qui constitue l’extrémité amont du canyon) et permet d’observer tout le défilé du rio Azaras et ses « grados ».
Les nombreux nuages ne nous ont pas permis d’apercevoir les majestueux sommets, mais les percées ensoleillées ajoutaient aux contrastes créés par la flore d’un jaune éclatant, les roches claires et les sombres sapins, nous plongeant dans une ambiance magique.
Quelques isards, tranquilles sur les hauteurs du canyon, et ainsi isolés du public, paissaient sous nos yeux.
Notre guide et conducteur nous a laissé le temps de profiter de ce premier point de vue. Nous le quittions tout de même alors qu’un troupeau de moutons abordait les flancs du Mondicieto, situé quelques centaines de mètres plus à l’est.
Nous avons repris la « route » vers le deuxième « mirador », situé plus en aval, d’où la courbe ceinturant le Tobacor en amont du canyon offre une magnifique vue. Les nuages laissaient apparaître les pentes du Monte Perdido, sans jamais nous offrir ce que nous espérions…
Quelques nouveaux isards étaient impassibles sous nos yeux au pied des falaises, en lisière des plus hauts sapins. Quelques mètres en contrebas du « mirador », nous avons aperçu, ravis, un premier edelweiss.
Nous nous dirigions alors vers le troisième et dernier mirador, mais le bus fit alors une halte, nous offrant une vue imprenable sur la Brèche de Roland, en arrière plan du cirque de Cotatuero. Le timing était parfait puisque nous avons devancé les nuages, qui ont rapidement caché cet emblème des Pyrénées, après quelques clichés heureux.
Le troisième « mirador » offre une vue splendide à gauche sur le cirque de Carriata devant les pentes du Gabietous, premier 3000 vers la crête Franco-Espagnole, et sur le cirque de Cotatuero à droite, dont la cascade plonge vers les profondeurs d’Ordesa.
Entre les deux cirques, la Faja de las Flores, cette fine saillie noire : il s’agit d’un sentier aérien d’à peine 4 km qui contourne les hauteurs de la falaise à une altitude de 2400m (1100m au-dessus du canyon). J’ai eu la chance de la parcourir, et de vivre cette expérience unique face à un spectacle impressionnant.
Et cette fois-ci, les edelweiss sont à nos pieds, et posent devant les objectifs de nos appareils photo.
Le bus est allé faire demi-tour et l’excursion touche à sa fin. Le retour a cependant été ponctué par deux arrêts : le premier nous permettant d’observer quelques gypaètes barbus (dont le nom Espagnol est « Quabrantahuesos » : la traduction littérale est « casseur d’os » puisque ce rapace se nourrit d’os, qu’il laisse échapper en vol de son bec sur les rochers pour qu’ils se brisent).
Lors du second arrêt, le guide a pointé du doigt un jeune aigle royal qui semblait nous toiser du haut d’une crête. Le voyage en Ordesa finissait sur cette rencontre rare et extraordinaire.
Après 4 heures de visite nous avons rejoint Nerin et remercié notre guide et ses quelques attentions exprimées en Français (la clientèle habituelle semble être uniquement Espagnole), heureux d’avoir vu Ordesa et ses paysages uniques.
La barrière de la langue n’a en rien gâché le plaisir de mes parents : le père Noël a fait des heureux en ce mois de juillet !
Feliz navidad papa & maman !
Ci-dessous quelques clichés réalisés en 2009, sous un ciel moins capricieux, dévoilant les sommets alentours.
Merci les enfants pour cette excursion, un moment inoubliable qui nous a permis de voir des paysages inaccessibles, avec toi Hugues et aussi les 2 petits enfants Clément et Coralie. Encore merci
encore une belle balade au cœur des Pyrénées si bien expliquée avec de belles photos que j’ai déjà envie d’y retourner même si j’en suis revenu il n’y a que 2 semaines!!
peut etre pourrait tu pour une tante (2 fois) m’offrir une virée dans ce bus !!! c’est magnifique on a envie d’aller voir c’est tellement beau. quel photographe !!
J’y ai fait une rando, c’est effectivement magnifique ! Bravo pour l’article… et les photos ! 😉
Magnifique photos! C’est digne de carte postale! Bravo le photographe! 😉
Un magnifique souvenir en famille dans ce haut lieu des Pyrénées !
A couper le souffle !
Belle balade et belles photos ! En espagnol, le casseur d’os est « Quebrantahuesos »